« Un Mentor c’est pour la vie : » Andrea Marston et Jean Lebel sur le mentorat au sein de la Fondation
« Je suis certaine que les autres boursiers pensent la même chose de leur mentor, affirme Andrea Marston, mais je crois vraiment que le meilleur, c’est le mien. »
Andrea Marston a reçu une bourse d’études de la Fondation Pierre Elliott Trudeau en avril 2014. À l’automne 2013, alors qu’elle préparait son dossier de candidature, elle énonçait clairement ses objectifs de carrière : « Je souhaite devenir professeure universitaire dans une institution canadienne, afin de mettre en évidence les liens entre l’Amérique latine et le Canada quant aux réactions communautaires face à l’extraction des ressources. » Toutefois, au moment du jumelage avec son mentor, Andrea montrait déjà un certain intérêt pour les postes hors des milieux universitaires. Intérêt auquel Jean Lebel a répondu sans aucune réserve.
Dès réception du courriel de la Fondation lui annonçant son jumelage, Jean a amorcé la relation par une communication Skype avec Andrea, qui se trouvait alors en Bolivie pour y faire du travail de terrain. Ils ont discuté de ses attentes à elle et de la façon dont il pourrait l’assister. La première demande d’Andrea a été immédiate : elle voulait qu’il l’aide à publier un article d’opinion sur le référendum bolivien dans le Toronto Star ou le Globe and Mail. En approfondissant un peu la question, toutefois, Jean s’est rendu compte que l’auditoire que voulait joindre Andrea était ailleurs.
Après quelques ébauches, c’était mission accomplie : le premier article d’opinion d’Andrea était publié en février 2016 dans Embassy – le périodique de prédilection pour plusieurs politiciens, diplomates, fonctionnaires et influenceurs d’opinion au Canada.
Maintenant qu’Andrea était connue à Ottawa, l’étape suivante consistait à lui présenter des personnes qui pouvaient l’aider à aborder d’un point de vue différent certaines problématiques de son domaine. En tant que président du Centre de recherche pour le développement international (CRDI) – une société d’État canadienne qui finance des travaux de recherche dans les pays en développement afin d’y favoriser la croissance et réduire la pauvreté – Jean a organisé deux jours de rencontres avec des représentants d’Affaires mondiales Canada, de l’Institut international du développement durable, de l’Association minière du Canada, de l’Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs ainsi que de la filiale canadienne d’un producteur international de nickel, zinc, aluminium et acier.
« L’expérience a été très enrichissante, explique Andrea. J’avais mentionné à Jean que je souhaitais en savoir davantage sur les affaires étrangères et il a organisé des rencontres avec les gens les plus au courant des enjeux qui m’intéressaient. Souvent, les mentors ne conçoivent pas leur rôle de cette manière; ils entretiennent plutôt une interaction en tête-à-tête avec leurs boursiers. Mais Jean a su tirer profit de la liberté d’action qu’accorde aux mentors la Fondation. Il voulait ajouter un volet didactique à son mentorat, et c’est ce qu’il a fait. »
Mais Jean n’en est pas resté là. En novembre 2017, deux autres journées de rencontres ont suivi, cette fois avec l’ancien président de l’Agence canadienne de développement international et des personnes clés de l’Université d’Ottawa, du ministère du Développement international et du Centre mondial du pluralisme. Certaines personnes qu’Andrea a rencontrées lui ont donné des conseils sur ses choix de carrière, d’autres on fait circuler son CV. Une institution l’a même invitée à se joindre à une équipe de recherche sur la Bolivie. De plus, elle a passé quelques heures à observer les activités de Jean au CRDI.
Deux mois plus tard, Andrea travaille assidûment à sa thèse et elle s’intéresse toujours aux postes universitaires. Mais le mentorat de Jean lui a fait voir que le travail sur les questions de recherche et les enjeux politiques – ce qu’elle nomme la « double réalité » – est aussi une possibilité. C’est, du moins, comment elle entrevoit son avenir.
Et qu’en sera-t-il du mentorat de Jean, après coup?
« J’ai dit à Andrea, lors de notre dernière rencontre, que même si mon mandat officiel de mentorat était terminé, un mentor c’est pour la vie, dit-il. La thèse d’Andrea n’est pas de mon ressort – bien que je vais certainement la presser de terminer rapidement! –, mais dès l’instant où elle voudra aborder une de ses problématiques avec moi, je serai là. »
Ce que Jean omet de dire, c’est le nombre de fois qu’il a « été là » aussi pour les autres boursiers. Il n'a jamais hésité à proposer son aide, que ce soit pour des rencontres en « tête-à-tête » avec cinq ou six boursiers lors de l’institut d’été de la Fondation ou pour accueillir des ateliers de boursiers ou des rencontres de la Fondation dans les bureaux du CRDI.
D’une certaine manière, c’est sans doute le type d’appui que la Fondation et ses boursiers nécessitent le plus.
25 janvier 2018