"The Noxious Datafication of the Housing Market" par Alexandre Petitclerc et David Eliot (boursiers 2022)
La Fondation Pierre Elliott Trudeau souhaite partager un article des boursiers 2022, Alexandre Petitclerc et David Eliot, intitulé "The Noxious Datafication of the Housing Market", publié sur Tech Policy Press. Dans leur article, ils explorent comment la datafication a transformé le marché du logement au Canada et aux États-Unis en un marché nocif, un concept introduit par la philosophe Debra Satz pour décrire les marchés qui sont moralement préoccupants ou nuisibles. Ces marchés se caractérisent par plusieurs facteurs : la faiblesse de l'agence, le préjudice causé aux individus et à la société, et la vulnérabilité. Selon eux, la surveillance et l'enregistrement accrus des données relatives au logement, bien que potentiellement bénéfiques, ont principalement été utilisés à des fins de profit économique, exacerbant des problèmes tels que l'inégalité, le sans-abrisme et la difficulté d'accès à la propriété.
"Dans le cas du logement, la nocivité du marché est symptomatique d'une inégalité accrue dans la dynamique du pouvoir entre locataires et propriétaires, d'un accès difficile à la propriété pour les primo-accédants, de niveaux élevés de sans-abrisme et d'un manque d'offre. [...] il y eu peu d'attention au développement socio-technique qui a créé bon nombre des conditions qui ont exacerbé les effets négatifs des marchés du logement : la datafication".
La datafication a permis la financiarisation du logement, transformant les maisons en actifs financiers plutôt qu'en lieux d'hébergement. Cette évolution est facilitée par les algorithmes et la disponibilité des données sur le logement, ce qui conduit à la plateformisation du marché du logement. Des entreprises comme Opendoor utilisent des algorithmes pour acheter et revendre des logements à des fins lucratives, transformant ainsi le logement en un actif financier.
Petitclerc et Eliot appellent à une réglementation algorithmique plus solide et à des politiques de données ciblées afin de remédier aux préjudices uniques causés par la datafication. Ils soulignent la nécessité de trouver des solutions axées sur les causes sous-jacentes de la crise du logement, telles que la concentration des richesses et la recherche de loyers, plutôt que sur des politiques générales de protection des données.
Cette publication fait partie d'un symposium sur les promesses et les dangers des droits de l'homme pour gouverner les plateformes numériques. Pour lire d'autres articles de la série, visitez la page du symposium.