Surdose maternelle et protection de l'enfance au Canada

La pandémie COVID-19 a des effets disproportionnés sur les femmes, comme l'indiquent les taux accrus de violence domestique, les conséquences plus importantes de la récession sur les femmes ainsi que la charge inégale de la garde des enfants et de l'enseignement à domicile, pour ne citer que quelques exemples. Les femmes appartenant à des groupes déjà marginalisés au Canada pourraient souffrir davantage selon de récents articles universitaires

 

Deux membres de la communauté de la Fondation Pierre Elliott Trudeau, Meaghan Thumath (boursière 2015) et Sophie Pierre (mentore 2017), soulignent une autre conséquence de la pandémie dans leur récent article évalué par les pairs, « Overdose among mothers : the association between child removal and unintentional drug overdose in a longitudinal cohort of marginalized women in Canada » (M. Thumath et al., 2020). 
 
La séparation forcée d'un enfant de sa mère est indéniablement traumatisante pour les deux parties mais, jusqu'à présent, il existe peu de publications évaluées par les pairs traitant de l'impact de telles politiques sur la santé maternelle. 
 
Dans leur article, Meaghan Thumath, Sophie Pierre et d'autres chercheur.euse.s constatent que les femmes qui se voient retirer leur enfant connaissent une augmentation des taux de surdose, et que ces taux sont les plus élevés chez les femmes autochtones. Ces conclusions sont pertinentes dans le contexte de la pandémie puisque, dans le but de limiter la contagion, un plus grand nombre de femmes se voient refuser l'accès à leurs enfants pendant les enquêtes sur leur garde.  
 
Selon cette étude, «  le retrait de la garde des enfants a augmenté le risque de surdose non fatale de 55 % pour toutes les femmes et a doublé le risque pour les femmes autochtones après avoir tenu compte d'autres facteurs » (M. Thumath et al., 2020). 
 
La séparation forcée d'un enfant de sa mère est indéniablement traumatisante pour les deux parties mais, jusqu'à présent, il existe peu de publications évaluées par les pairs traitant de l'impact de telles politiques sur la santé maternelle. 
 
Dans leur article, Meaghan Thumath, Sophie Pierre et d'autres chercheur.euse.s constatent que les femmes qui se voient retirer leur enfant connaissent une augmentation des taux de surdose, et que ces taux sont les plus élevés chez les femmes autochtones. Ces conclusions sont pertinentes dans le contexte de la pandémie puisque, dans le but de limiter la contagion, un plus grand nombre de femmes se voient refuser l'accès à leurs enfants pendant les enquêtes sur leur garde.  
 
Selon cette étude, «  le retrait de la garde des enfants a augmenté le risque de surdose non fatale de 55 % pour toutes les femmes et a doublé le risque pour les femmes autochtones après avoir tenu compte d'autres facteurs » (M. Thumath et al., 2020). 
 
Les conclusions de cet article s’inscrivent dans une aggravation du bilan de la pandémie en matière de santé mentale, notamment une augmentation du nombre de Canadien.ne.s qui gèrent le stress au moyen de la drogue et de l'alcool, comme l'indique un récent rapport du gouvernement fédéral (CBC, 28 octobre 2020). Avec les restrictions sur les rassemblements, cette surconsommation se fait plutôt de façon solitaire, ce qui diminue la possibilité d’intervention en cas de surdose. En outre, Thumath note que « la COVID-19 a également augmenté la toxicité des drogues, rendant les surdoses plus mortelles ». 
 
Ce n'est pas par hasard que deux anciennes membres de la Fondation se sont réunies pour cette étude novatrice et pertinente : en effet, Sophie Pierre a été la mentore de Meaghan Thumath dans le cadre du programme de mentorat de la Fondation. 
 
« Je suis éternellement reconnaissante à la Fondation de m'avoir soutenue dans mon parcours doctoral et de m'avoir présentée à ma brillante mentore, Sophie Pierre, dont la sagesse et les conseils ont réellement renforcé l'impact politique de ma thèse », déclare Meaghan. « Ses commentaires réfléchis ont façonné ma façon de penser de manière incommensurable et m'ont aidée à rester concentrée sur les femmes et les enfants que nous servons ». 
 
Pour consulter l'intégralité de l'article évalué par les pairs, cliquez ici
 
Pour le reportage de la CBC, cliquez ici
 
Les mentor.e.s de la Fondation Pierre Elliott Trudeau jouent un rôle clé en tant que formateur.rice.s en matière de leadership, guides et conseiller.e.s auprès de nos boursier.e.s, des doctorant.e.s en sciences humaines et sociales dont les travaux se rapportent à au moins l’un des quatre thèmes de la Fondation : droits de la personne et dignité humaine, citoyenneté responsable, le Canada et le monde, et les populations et leur environnement naturel. (Pour plus d'information, visitez notre page Mentorat et Bourses d'études). 

Meaghan Thumath est boursière 2015 de la Fondation Pierre Elliott Trudeau, assistante clinique à l'école de soins infirmiers de l'Université de la Colombie-Britannique (UBC), infirmière autorisée (IA), et est affiliée au Centre for Gender and Sexual Health Equity et au Women’s Health Research Institute. Elle est actuellement affectée en Afrique du Sud dans le cadre de l’action de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) face à la COVID-19. 
 
Sophie Pierre est une dirigeante autochtone chevronnée et mentore 2017 de la Fondation Pierre Elliott Trudeau. Elle est l'ancienne chef de ʔaq'am, de la nation Ktunaxa (anciennement connue sous le nom de St. Mary’s Indian Band) ainsi que l'ancienne commissaire en chef de la Commission des traités de la Colombie-Britannique. Elle agit actuellement à titre d’aînée de sa communauté et de la nation Ktunaxa

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Meaghan Thumath

  • Boursier.e 2015
  • Ancien.ne
Meaghan Thumath, ancienne boursière de la Fondation Trudeau, est professeure adjointe de clinique à l'université de Colombie-Britannique et…
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Sophie Pierre

  • Mentor.e 2017
  • Ancien.ne
Ancienne chef de ʔAq̓am, bande indienne de St. Mary, et ancienne commissaire en chef de la Commission des traités de la Colombie-Britannique, Sophie…